Lorsque l’on souhaite obtenir de nombreuses récoltes variées dans son potager, il convient de gérer au mieux la disposition des plantes potagères. Il n’est en effet pas raisonnable de vouloir cultiver plusieurs années de suite au même endroit la même plante. Celle-ci épuiserait tout particulièrement le sol en certains éléments et ceci sur une profondeur constante, au détriment de la génération suivante, sans parler des risques croissants de propagation des maladies..

Une organisation indispensable

La solution consiste à pratiquer un assolement, c’est-à-dire une rotation des cultures. Chaque type de plante prélève des éléments nutritifs particuliers et elle restitue éventuellement des éléments fertilisants améliorant la terre qui profite alors aux cultures suivantes. Exemple: les légumineuses (pois, haricots, fèves, sainfoin, luzerne, trèfle, phacélie…) ont la propriété de fixer l’azote de l’air sur des nodosités présentes sur leurs racines. Les légumes à feuilles comme les laitues, les choux, les épinards ont besoin de beaucoup d’azote pour se développer et profiteront ainsi d’un emplacement précédemment occupé par des légumineuses (légumes-grains ou engrais verts)..

A savoir : Quelques légumes dit pérennes (qui restent en place plusieurs années) dérogent à cette règle : ce sont les asperges, les artichauts, les rhubarbes, les poireaux et choux perpétuels, les topinambours..

Pour limiter la propagation des maladies

Chaque plante a des parasites qui lui sont propres, et qui sont souvent tenaces et restent dans le sol jusqu’à l’année suivante. En conclusion, à l’arrivée d’une nouvelle culture, ces derniers vont de nouveau se reproduire. Excellent moyen d’anéantir ces indésirables, la rotation des cultures va créer une interruption dans leur cycle de vie et ainsi permettre de prévenir leur apparition. Contre la croissance des mauvaises herbes également, la rotation des cultures va être bénéfique en cassant leur cycle de développement et par conséquent, en freinant leur apparition. Dans la rotation culturale, il est ainsi question de santé et de nutrition pour les plantes..

En pratique, on classe les plantes potagères en trois groupes selon leurs exigences et affinités :

Premier groupe

Les légumes dit « feuilles » comme la mâche, le chou, les salades, l’épinard… qui se plaisent en compagnie des solanacées comme la tomate, la pomme de terre, le poivron, l’aubergine..

Deuxième groupe

Les légumes dits « racines » comme la carotte, le panais, le radis, la betterave, le navet s’associent à merveille avec les légumes dits bulbes comme l’ail, l’oignon et l’échalote..

Troisième groupe

Les « légumineuses » ou plantes à gousses (légumes grains) comme la fève, les pois, les haricots ont des exigences similaires aux cucurbitacées (légumes fruits) que sont les melons, les courges, les potirons, les citrouilles et les concombres..

Ne pas appauvrir le sol

…et gérer les apports de compost ou d’engrais.

  • Certains légumes ont de gros besoins en nutriments (courges, choux…) contrairement à d’autres qui se satisfont de peu (oignons, radis…), ou ceux qui ont des besoins bien spécifiques (légumes feuilles gourmands en azote)..
  • Suivant le système racinaire des légumes (les racines des légumes feuilles sont superficielles, contrairement à celles des légumes racines), les nutriments sont puisés à des profondeurs variables..

Une division du potager en 4 sections, à l’intérieur desquelles les lignes de cultures sont organisées de façon à favoriser les bons voisinages..

Comment procéder ?

Commencez par diviser votre potager en quatre zones. Chacune se verra dédier chaque année, par rotation, à un de ces groupes.
Au même emplacement se suivront ainsi des cultures de légumineuses, puis l’année suivante les légumes-racines, puis les légumes feuilles.
La quatrième année, semez un engrais vert pour laisser la terre se reposer et s’enrichir naturellement avant d’entamer un nouveau cycle de culture, toujours dans le même ordre.
Ne négligez pas un apport annuel de matière organique (fumier ou compost bien décomposé) afin d’entretenir la fertilité du sol et faciliter l’utilisation des engrais organiques ou chimiques par les plantes.
En particulier, avant la plantation sur la parcelle de légumes-fruits, ajoutez du compost. Ces légumes sont en effet très gourmands en éléments nutritifs..