Permaculture : définition
Bien plus qu’un ensemble de techniques, la permaculture est un concept où le jardinier intervient le moins possible dans l’écosystème qu’est le jardin. Appliquée au potager, elle s’appuie sur trois grands principes.Accepter la nature
Plutôt que lutter contre elle, on s’en inspire. En effet, en permaculture, on ne cherche pas à désherber le sol ou à éradiquer les ravageurs. Au contraire, on favorise la biodiversité en accueillant la faune sauvage et en tolérant les herbes indésirables. Si la richesse du sol reste au centre des préoccupations, on cherche à l’améliorer de façon naturelle, sans ajout de produits chimiques ni labourage.Éviter le plus possible les dépenses énergétiques
Un des objectifs de la permaculture est d’optimiser sa production tout en minimisant ses dépenses d’énergie. Le moyen principal pour cela est d’effectuer un zoning de son espace afin de placer les différentes zones de façon stratégique. – Les légumes demandant beaucoup de soins, les herbes aromatiques ramassées fréquemment ou encore le poulailler nécessitant deux visites par jour gagnent à être proches du lieu de vie. – À l’inverse les plantes peu gourmandes en eau, le composteur ou les fruitiers peuvent se trouver un peu plus éloignés. L’économie des ressources est également à prendre en compte : – On favorise les éléments multifonctions : par exemple une haie d’arbustes fruitiers apporte nourriture, ombre, protection contre le vent, habitat pour la faune… Une mare, en plus de créer un microclimat, abrite une faune très utile au jardin, comme les grenouilles friandes de limaces. – L’eau de pluie est récupérée pour l’arrosage et son stockage se fait au plus près des cultures pour limiter le transport.- Les déchets sont valorisés, par exemple en étant compostés.Recycler les déchets
Car rien ne se perd en permaculture, les déchets issus du jardin ou de la cuisine sont avantageusement réutilisés. Voici quelques exemples : – Les tontes de jardin sont recyclées en paillage. – Les pelures et épluchures venues de la cuisine sont disposées aux pieds des légumes pour former un compost végétal. – Les pissenlits et les laitues montées à fleurs sont donnés aux poules. – Le fumier des poules, composté, enrichit le sol du potager.Comment entrer en permaculture ?
– Prendre soin du sol, de préférence en automne afin de laisser le temps à la matière organique répandue de bien se décomposer avant les premières plantations au printemps. La faune du sol profitera de cette source de nourriture durant l’hiver tout en amendant naturellement votre terre.- Cultiver la plus grande variété de plantes possible et s’assurer de leur complémentarité. Bien associer les plantes leur permet par exemple de mieux résister aux maladies ou parasites.- Accepter quelques pertes, dues aux maladies et aux ravageurs, et laisser faire la nature et les insectes auxiliaires.Potager en permaculture : préparer le sol
Un des principes fondateurs de la permaculture est de copier la nature. Or, dans la nature, le sol n’est jamais nu. La végétation pousse sans travail du sol et sans fertilisation. Au jardin potager permacole, plus besoin de préparer ni d’améliorer le terrain en permanence ! Le jardinier s’applique simplement à toujours lui apporter un paillage.Le principe
Le paillage a de multiples avantages : – Il capte l’eau et conserve la fraîcheur du sol, diminuant ainsi les besoins en arrosage. – Il limite la croissance des herbes indésirables. – Il protège la terre de l’érosion, des grands écarts de température, du piétinement… – En se décomposant, il enrichit le terrain en humus, qui assure la fertilité du sol et améliore sa texture. – Il favorise la présence d’une faune bienfaitrice dans le sol (vers de terre, insectes, bactéries, micro-organismes…) capable de se nourrir de la matière organique avant de la transformer en éléments nutritifs essentiels aux plantes (azote, phosphore et potassium en particulier). À noter : en creusant des galeries, les vers de terre améliorent l’aération et la perméabilité du sol et remplacent efficacement le bêchage ou le labourage, vivement déconseillé en permaculture.En pratique
Pour couvrir le sol, plusieurs options : – Épandez des paillages de récupération tels que tontes de gazon, feuilles mortes, foin, déchets verts de la cuisine, carton… – Semez des engrais verts (moutarde, sarrasin, phacélie). Leurs racines occupent et structurent le sol tandis que leur feuillage, en se décomposant, enrichit le sol en humus. Les tontes de gazon comme les engrais verts possèdent également l’avantage d’apporter de l’azote au sol. Or il s’agit d’un nutriment essentiel pour le bon développement des plantes ! L’azote joue en effet un rôle dans la production de chlorophylle, de protéines, d’enzymes ou encore de vitamines. Un sol disposant d’une bonne teneur en azote est donc gage d’une production de qualité et d’un rendement optimal. À noter : dans le cas d’un sol très pauvre, une culture en lasagnes peut être intéressante à mettre en place. On recouvre alors la parcelle avec du carton (non imprimé), lui-même recouvert d’une bonne épaisseur de déchets verts et bruns (20 cm minimum) et de compost. La culture en lasagnes est idéale pour transplanter les jeunes légumes qui ont grandi en pépinière. Elle n’est en revanche pas adaptée aux semis ou aux plantes vivaces.Faire le plan de son potager en permaculture
Dans les prés, les haies et les friches, les plantes poussent les unes avec les autres. Dans le jardin potager en permaculture, on cherche à reproduire cette biodiversité végétale. Pour cela, on mélange les légumes entre eux et, le plus possible, on les mêle avec des fleurs (capucine, souci, bourrache) et des fines herbes (basilic, cerfeuil, aneth).Le principe
Loin d’être en concurrence ou en compétition, les plantes s’entraident et pratiquent une sorte de solidarité. Certaines fixent l’azote du sol, d’autres attirent les abeilles ou servent de support à leurs voisines. Quelques-unes recyclent les polluants, quand d’autres vont jusqu’à limiter les effets de la canicule… Par ailleurs, plus les plantes sont variées, moins elles sont attaquées par les ravageurs et les maladies.En pratique
Pour bien mélanger les plantes, il faut suivre une règle essentielle : proches les unes des autres, mais chacune avec suffisamment d’espace pour croître. Pour cela, voici quelques astuces simples pour construire votre plan potager en permaculture : – Utilisez la complémentarité feuilles/racines, par exemple en plantant des céleris entre les plants de tomate et, à leurs pieds, de la mâche aux feuilles en rosette couvre-sols. – Associez des plantes aux racines profondes à d’autres aux racines superficielles qui se partageront ainsi les nutriments du sol. – Jouez de l’espace-temps, en cultivant des légumes de cycle court (salade, radis…) entre ceux qui occupent le terrain plus longuement (choux, aubergine…). Ainsi le temps que les légumes de cycle long poussent et occupent la place, ceux de cycles courts ont eu le temps d’être retirés. – Tablez sur la verticalité en installant des grillages et des tuteurs sur lesquels grimperont les concombres, les haricots, les courges… À noter : la culture en butte est souvent citée en permaculture, car elle offre une surface de culture plus étendue. Elle n’est cependant pas obligatoire et doit être adaptée à chaque contexte (nature du sol, du climat régional, etc.).Permaculture, ravageurs et maladies
Dans le potager permacole, au sol couvert et aux cultures bien diversifiées, les maladies et les ravageurs sont peu nombreux. Ceux qui sont réellement nuisibles, comme les limaces et le mildiou, exigent toute la philosophie du permaculteur.Le principe
Relativiser. Des trous dans les feuilles ? Avant de sortir le pulvérisateur, posez-vous la question de la gravité du dégât. Affecte-t-il beaucoup de plantes ? Les empêche-t-il de grandir, fleurir, fructifier ? Interpréter le message. Ravageurs et maladies sont des régulateurs qui signalent un déséquilibre dans le jardin : plantes trop serrées, pas assez diversifiées, excès d’engrais azoté… Patienter en attendant l’arrivée des auxiliaires. En quelques jours, par exemple, les coccinelles et autres chrysopes peuvent supprimer les pucerons qui envahissaient les choux.En pratique
Testez des plantes réputées répulsives : œillets d’Inde contre les nématodes, genêt contre les altises… Utilisez des « plantes-écrans ». Par exemple, la barrière formée par les fûts de poireaux va gêner les mouches venues pondre leurs œufs au collet des carottes. Installez des « plantes banques », comme le sureau, les orties, l’absinthe… Elles attirent les ravageurs, et donc leurs prédateurs. Ces derniers seront sur place pour contenir la faune qui s’attaque aux cultures.Continuez la lecture
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