Ce début de printemps, où la Nature se réveille, est le meilleur moment pour nettoyer les massifs des mauvaises herbes, diviser les plus grosses souches de vivaces, les garnir de nouvelles plantations ou semis, enrichir la terre, piéger les nuisibles… 10 gestes en 10 points pour de beaux massifs !

1-Désherbages

Avant de tout piétiner dans les massifs, commencez par désherber. Choisissez un temps clément, lorsque le sol est friable et un petit peu frais. L’arrachage manuel n’en sera que plus aisé. Munissez-vous d’une griffe à main à trois dents recourbées, d’une gouge afin d’éradiquer les racines profondes des pissenlits, chardons ou celles étendues des orties ou liserons. En présence de boutons-d’or, rien de tel qu’une vieille fourchette en métal solide. Afin de ne pas tasser la terre, et ainsi favoriser le travail gratuit et si précieux des vers de terre, posez vos pieds sur des planches à déplacer au fur et à mesure de l’avancement.

2-Tailles

Procédez aux tailles (drastiques ou en transparence) des arbustes devenus trop grands et occasionnant à la longue une ombre néfaste. Faites aussi le tour des rosiers remontants à tailler à 2-3 yeux après avoir équilibré leur charpente : supprimez les branches surnuméraires au centre ainsi que les branches par trop grêles.
Rabattez à 7-10 cm du sol les arbustes tels que caryoptéris, pérovskia, desmodium … fleurissant sur les jeunes pousses de l’année. Côté graminées et consorts, peignez (chaussez un gant pour ce faire) les espèces et variétés à feuillage persistant telles que stipas ou carex.

3-Divisions

Procédez à la régénération des touffes les plus âgées de vivaces et graminées, celles qui se creusent en leur centre ou deviennent trop encombrantes, peu vigoureuses et/ ou fleurissent moins. Dans le cas de souches récalcitrantes, employez deux fourches-bêche fichées dos à dos au centre des racines puis faites levier. Ne conservez que les pousses vigoureuses du pourtour des souches et repiquez sans attendre chaque éclat dans une terre propre, bien préparée en amendée : humus + engrais de fond. La reprise est très rapide si les plantes sont convenablement arrosées, car, la terre se réchauffant, l’activité des racines à son summum.

4-Garnissez

Immanquablement, les massifs montrent des parties dégarnies qu’il convient de planter avec de nouvelles protégées. Portez votre choix sur des vivaces à floraison estivale ou automnale. Préférez en effet une plantation d’automne pour les plantes à floraison printanière. Vous pouvez aussi sans attendre planter les plantes bulbeuses qui pointeront leur nez lorsque les gelées ne seront plus à craindre : dahlias, glaïeuls, galtonias / jacinthe estivale, eucomis / fleur-ananas ou acidentheras divinement parfumés. Attendez cependant lesderniers gels, pour installer les plantes annuelles et semi-rustiques à massif (Cannas, pétunias, sauges…)

5-Fertilisez

Épandez, sur tout le massif, un engrais en granulés à dissolution lente type Osmocote qui assurera plusieurs mois durant un apport substantiel d’éléments minéraux. Conjuguez-le à une rasade de terreau ou compost mûr.

6-Aérez

Entre les touffes déjà installées, béquillez afin d’incorporer engrais et humus. Cette pratique consiste à aérer le sol en maniant une fourche-bêche ou une bêche à rosier (plus étroite) afin de fracturer le sol. Enfoncez l’outil verticalement puis pratiquez une traction en avant puis en arrière. Opérez ainsi dans tout le massif. Vous ne devriez ainsi pas trop déranger les racines environnantes tout en assouplissant la terre, facilitant ainsi son aération et son humidification, deux conditions propices au travail des vers de terre, à l’abondance d’une précieuse microfaune et microflore alliée.

7-Semez

Une fois le terrain amendé et ameubli, envisagez de semer des fleurs annuelles faciles. Elles sont nombreuses à permettre une garniture rapide et produisent des fleurs à foison. Optez pour les soucis, les pavots de Californie, les alysses maritimes, les malopes et lavatères, les cosmos sans oublier les capucines et les coquelicots. Si les plages dégarnies s’avèrent importantes, osez avoir recours aux mélanges fleuris qui sont largement proposés par gamme de coloris ou, pourquoi pas, destinés à attirer les insectes pollinisateurs dont les papillons.

8-Mulchez

Épandre un paillis organique (compost, broyat, BRF – bois raméal fragmenté, paillette de lin ou de chanvre, mulcao, feuilles broyées mélangées à des tontes, paille broyée…) entre les plantes permet de conserver une bonne humidité du sol et d’empêcher les mauvaises herbes de se ressemer. Comptez jusqu’à 7-8 cm au pied des arbres et arbustes, 5 à 6 cm maximum autour des plantes vivaces. Appliquez toujours ces paillis sur sol frais et bien aéré pour un effet optimum.

9-Prévenir c’est guérir

Surtout si vous avez épandu un paillis organique, n’oubliez pas de distribuer des granulés antilimaces et escargots type Ferramol. Ils ont démontré leur innocuité sur la faune alliée. Ceci est d’autant plus vital à proximité des hostas et des delphiniums, entre autres, sans compter aux abords des semis en place.

10- L’art de la mise en scène

Parachevez, peaufinez ce nettoyage de printemps par la découpe de la pelouse, suprême raffinement à effectuer au moins trois fois l’an. Tondez juste auparavant puis aidez-vous d’une longue planche qui sert de guide et de levier (pour les lignes droites) si l’on se poste fermement dessus. Pour les courbes, ayez « le compas dans l’œil ». N’hésitez pas à creuser exagérément une rigole verticale côté pelouse afin de faire perdurer l’effet de ce travail. Je le pratique toujours avec jubilation, comme point d’orgue d’une remise en état indispensable pour ne pas se laisser dépasser par les événements.

Enfin…

Installez-vous confortablement afin de contempler le travail ainsi terminé et profiter de votre bel ouvrage. Profiter sereinement de ces moments privilégiés est important pour se donner du courage lorsque l’occasion d’un gros chantier au jardin se représente. Savourez alors ce repos bien mérité à votre guise !